Chacune des mesures du « nouveau contrat social » détaillé par Sarkozy le 18
septembre traduit sans ambiguïté la nature de classe du pouvoir en place : répondre
aux exigences du patronat implique de s'en prendre frontalement aux classes
populaires.
1) En démantelant des régimes spéciaux de retraite qui sont parmi les moins
défavorables aux salarié(e)s (SNCF, RATP, GDF et autres), il s'agit de tirer vers
le bas le monde du travail dans son ensemble. Le patronat n'a qu'une ambition :
nous faire travailler plus, plus longtemps et à moindre coût. C'est en défendant
l'extension à toutes et à tous des droits les plus favorables (retour aux 37,5
annuités de cotisation pour le privé) que nous pourrons le stopper.
2) La déréglementation des 35 heures par l'augmentation du contingent d'heures
supplémentaires et le contournement des accords collectifs d'entreprises va
augmenter la pression sur les travailleuses et les travailleurs. Alors qu'il est
interdit à une ou un salarié de refuser les heures supplémentaires que son
patron exige, et qu'il est rare de se les faire payer, cette mesure détruit un peu
plus la durée légale du travail. Pour gagner plus, il ne faut pas travailler plus,
il faut arracher au patronat une part plus importante des
richesses dont il spolie les producteurs et les productrices.
3) Le gouvernement programme la casse pure et simple du contrat de travail avec des
mesures facilitant les licenciements. Dans le même temps, l'indemnisation des
personnes privées d'emploi pourrait être revue à la baisse. La fusion de l'ANPE et
de l'Unedic, loin de leur offrir un « meilleur service public », a pour objectif
d'accroître la répression contre celles et ceux qui n'accepteraient pas n'importe
quel emploi.
4) À cela il faut ajouter le projet d'une franchise médicale qui accroîtrait les
dépenses de santé à la charge directe des assurés sociaux ; les suppressions de
postes massives dans la Fonction publique ; l'intensification de la répression
contre les travailleuses et les travailleurs sans papiers avec la « politique du
chiffre », les rafles, et à présent le recours au test ADN pour les candidats au
regroupement familial. C'est toujours le monde du travail qui trinque ! Pendant ce
temps-là les classes possédantes bénéficient de plusieurs milliards d'euros de
cadeaux fiscaux et d'exonérations de cotisations sociales.
5) Pour finir Sarkozy a habilement appelé au « dialogue social » avec les
organisation syndicales sur ces projets de contre-réforme, tout en affirmant qu'il
ne transigerait « ni sur les objectifs ni sur les principes ». Il espère ainsi
dégager un pôle de partenaires sociaux « Sarko-compatible ». Il faut être clair :
les salarié(e)s n'ont pas besoin d'une concertation avalisant la régression sociale
mais d'un mouvement social d'ensemble ! La grève du 18 octobre appelée par les
fédérations syndicales du rail, et à laquelle d'autres secteurs (Énergie, RATP)
pourraient se joindre constitue un point d'appui pour une plus large mobilisation.
Ce gouvernement est à combattre, sa politique à abattre !
Alternative libertaire, le 21 septembre 2007
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argumentaires contre la politique de Sarko-Medef
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